Vieille Femme grotesque
Un tableau flamand de la RENAISSANCE et connu sous d’autres titres tels que "La Duchesse laide" ou "l’affreuse duchesse" et dont il représente le portrait d’une vieille femme grotesque qui nous saisit par sa laideur. Ce portrait est peut être une satyre générale des vieilles femmes cherchant à recréer leur jeunesse, ou plutôt le portrait d’une femme atteinte d’une certaine maladie et dont le peintre Quentin Metsys aurait voulu transcrire une représentation de la réalité assez saisissante.
Quentin Metsys (né en 1466 à Louvain, mort en 1530 à Anvers) est un peintre flamand du mouvement artistique des primitifs flamands, fondateur de l'école d'Anvers. Ce qui caractérise la peinture de Metsys est la piété de ses œuvres, un héritage des écoles précédentes. Ce sentiment est renforcé par un réalisme qui parfois favorisait le grotesque, c’est un artiste qui s’intéressait beaucoup aux difformités il reprendra plus tard les visages des paysans présents dans les tableaux de Jan Steen ou d'Ostade avec des traits difformés. Metsys tira des œuvres de van der Weyden la rigueur des contours et le soin pour le détail. De Van Eyck et de Memling, il reprit les techniques basées sur la richesse des pigments transparents ainsi que les effets d'optique.
Analyse et sens du tableau
Nous sommes au cœur du XVIe siècle, la belle époque du Cinquecento de la Renaissance. C’est l’époque où l’on déploie le culte de l’humain (la qualité de peau, la présence psychologique, etc.) c’est l’époque on l’on aime peindre les portraits, avec une représentation de la réalité assez saisissante. Leonard de Vinci s’intéressait également à ce qu’il appelait « état d’âme » et on suppose d’ailleurs qu’il aurait échangé des dessins avec Metsys. On sait qu’il y a ceux qui arrangent les portraits, et ceux qui font déjà emprunts d’un certain réalisme, au risque de choquer. C’est le cas de l’Affreuse duchesse . En réalité, on ne sait pas vraiment si elle a vraiment existé ou pas (même si on suppose qu’elle aurait peut-être été inspirée de la comtesse de Tirol, Margarete Maultasch) mais on sait aussi que cette maladie existe sous le nom de la maladie de Paget qui déforme les os, et qu’à ce titre, Metsys aurait pu vouloir retranscrire une part de cette réalité car l’artiste s’intéressait beaucoup aux difformités. En revanche, on est certain que trois siècles plus tard, cette femme inspirera Lewis Carroll et son illustrateur John Tenniel pour le personnage de la reine dans « Alice au pays des merveilles ». Lion Feuchtwanger s'est largement inspiré de son histoire dans son roman La duchesse laide et en 1816, Jacob Grimm a recueilli les légendes de Margarete dans son livre Deutsche Mythologie. Le récit du siège infructueux du château d'Hochosterwitz, en Carinthie et de sa garnison astucieuse a été popularisé par le psychologue et sociologue Paul Watzlawick.
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